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Q&R : Faut-il dessiner d'après-photo ou d'après nature ?


Dans chacune de mes newsletters, je réponds à une question que vous m’avez posée, qu’elle concerne mon processus de travail, les techniques que j’utilise, les commandes d’illustration, etc. Je retransmets mes réponses dans cette section du blog pour que vous puissiez les retrouver à tout moment. Et si une question vous trotte en tête, n'hésitez pas à la poser via la boîte à questions !



Serre botanique de Göteborg, Suède



Dessiner d’après photo, ou d'après nature ?


Cette question soulève en effet un vaste débat qui ressurgit souvent dans les conversations sur la pratique du dessin ! Il y a autant de manières d’aborder le dessin qu’il y a de personnes qui dessinent. Le choix d’une méthode plutôt qu’une autre dépend donc plutôt du type de dessin dans lequel on se lance, de ses envies, du temps que l’on peut allouer à son dessin, mais aussi bien sûr de la finalité du dessin. On n’aura ainsi pas forcément la même méthode de travail si on réalise un dessin pour une commande ou simplement pour son plaisir.


Dessiner d'après photo

Dessiner d'après photo présente des avantages certains : en premier lieu, celui d’avoir tout le temps dont on a besoin pour chaque étape du dessin, de pouvoir faire des pauses et continuer son dessin à son gré sans avoir le souci que le modèle ou que la lumière aient changés, mais aussi notamment le fait que la transition de la 3D à la 2D soit déjà faite, ce qui simplifie la compréhension des lignes, des directions, des effets de perspective. Le fait de ne pas prélever la plante que l’on va observer est aussi un point très positif pour la préservation de la biodiversité.


Dessiner d'après nature & dessiner sur le motif


En dessinant d'après nature, on a l’avantage de pouvoir manipuler (ou tourner autour son sujet) et donc mieux comprendre la plante que l'on dessine, de pouvoir regarder avec plus de précision et autant de fois que nécessaire notre modèle, ou de comparer plusieurs spécimens de la même espèce, par exemple. Lorsqu'il s'agit d'une espèce commune que l'on peut prélever, on peut également avoir la possibilité d’observer notre modèle avec différents outils optiques comme la loupe ou le microscope.

Dessiner d’après nature, selon ce que l’on dessine, peut ainsi vouloir dire dessiner sur le motif, ce qui est très intéressant dans le sens où l’on peut observer les plantes dans leur contexte, mais aussi choisir de représenter les plantes voisines (ou bien également les insectes, animaux ou éléments d’architecture, par exemple) sans isoler notre sujet mais au contraire en exprimant la diversité et la richesse d’une zone. Dans les deux cas, on reste tributaire des éventuels mouvements de notre modèle et des changements de lumière, ainsi que du temps que l'on peut passer sur le terrain ou que notre spécimen peut se conserver.


Je ne crois donc pas qu'il y ait de méthode qui soit plus intéressante qu'une autre, car ces façons d'appréhender le dessin sont très différentes et complémentaires. Pour ma part, je dessine beaucoup d'après photo car je fais des choix de cadrages et d'angles de vue au moment même où je prends ma photographie, et j'anticipe donc la première phase de composition du dessin. De plus, je travaille souvent dans des allers-retours entre un travail de terrain et des visions plus rapprochées. Ce n’est pas une de ces visions plus que l’autre qui m’intéresse, mais bien la rencontre de ces différentes approches et ce qu’il peut se passer quand elles se télescopent. Je trouve particulièrement intéressant d’explorer comment l’une de ces visions complète et change légèrement l’autre, et d’interroger la façon dont ces différentes manières combinées d’aborder une plante peuvent en enrichir notre perception.



Jardin botanique de Glasgow, Écosse

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