top of page

Présentation de l'exposition "Croisements" avec Suzon Magné

Exposition du 9 Juillet au 3 Septembre 2021 au Centre d'Arts Fernand Léger, Port-de-Bouc Vernissage le 09 juillet 2021 de 16h à 20h Centre d’Arts Plastiques Fernand Léger, Château Saint Gobain 1 Av. du Général de Gaulle 13110 Port de Bouc




Notre exposition Croisements avec Suzon Magné vient d'ouvrir ses portes, et pour ceux qui ne l'auraient pas encore vu, j'ai pensé que c'était le moment de vous présenter l'exposition un peu plus en détail, d'autant plus que les descriptifs des programmes d'expositions rassemblent généralement beaucoup d'évènements, et peuvent donc parfois être assez sommaires. Cette exposition s'inscrit dans le cadre de notre résidence artistique au centre d'art Fernand Léger qui a eu lieu en Janvier, et propose une restitution de nos travaux amorcés à ce moment-là. Il s'agissait de voir comment nos projets artistiques pouvaient se rencontrer, tout en suivant une des réflexions partagée dans nos démarches respectives : celle du questionnement de nos relations aux autres vivants.


A travers cette exposition, nous faisons donc entrer en dialogue des travaux réalisés avec différents médiums, incluant notamment des réalisations en textile, une installation in-situ, des sérigraphies, une photographie, et enfin des dessins, qu'ils s'observent depuis un petit marche-pieds qui nous aide à accéder à leurs détails, à l'intérieur d'une cimaise, ou encore dans l'étroitesse d'un couloir qui nous force à une vue sans recul, plus immersive.

Avec Suzon, nous avons pensé certains travaux spécialement pour l'exposition, à l'image bien sûr de son installation immersive in-situ, un travail ambitieux et réalisé en textile découpé, teint et en partie crocheté dans lequel les visiteurs sont invités à entrer. C'est aussi le cas de sa peinture murale qui accueille en hôte plusieurs de ses petits travaux en textile et latex, ainsi que mon triptyque à l'aquarelle intitulé Branchette. Pour ma part, j'ai spécifiquement travaillé à la réalisation d'une petite série de dessins de la flore locale endémique ou remarquable, protégée et parfois menacée. Et même si cela peut paraître étrange au premier abord, il est possible marcher sur ces dessins ! J'ai aussi oeuvré à la réalisation d'un deuxième dessin d'un Tillandsia xerographica, un travail au graphite qui me tient beaucoup à cœur, et que la résidence m'a réellement permis de réaliser. A travers ce dessin, j'essaie d'aller le plus loin possible dans l'attention que je porte à cette plante et dans la retranscription de chacun des détails qui la composent, qui sont autant d'indices qui nous parlent de son histoire individuelle.


illustration botanique, dessin botanique aquarelle réaliste et précis
Camille Charnay, Branchette, détail du triptyque. Aquarelle sur papier, 2020


Croisements


Exposition fruit d’une résidence soutenue par la Région SUD-PACA. En partenariat avec : VIVANT, Congrès mondial de la nature (UICN), ARTORAMA, la Rentrée de l’art contemporain, PAREIDOLIE, Salon international du dessin contemporain


L’exposition Croisements se déploie sous la forme d’un dialogue entre les artistes Suzon Magné et Camille Charnay. Elle propose une rencontre entre leurs deux approches sensibles qui entrent en résonance et interrogent notre relation au vivant, en nous et hors de nous.


En présentant un ensemble d’œuvres protéiformes, l’exposition forme un tissu organique qui met en question nos perceptions et nous confronte à des échelles très différentes, du minuscule jusqu’à l’installation in situ à l’échelle de l’architecture. Les pièces entrent en interaction en allant jusqu’à opérer des glissements entre les médiums, de la photographie à des œuvres textiles en passant par des dessins et sérigraphies. À travers cet écosystème de visions fragmentaires, les deux artistes tentent ainsi d’ouvrir des brèches dans notre appréhension du corps qu’il soit humain ou végétal, voire quelque part entre les deux.

Des plantes sont portraiturées avec la même attention que le serait un visage ; des traces révèlent le saisissement de rencontres furtives et brutales ; des broderies deviennent corps et décrivent des jeux de tensions. Un tissu épithélial nous invite à glisser nos doigts gantés entre ses multiples strates, tout comme des épiphytes s’interrogent sur leurs relations ambiguës à leurs hôtes et soulèvent leurs conditions d’existence.


Comment percevons-nous le vivant en nous et hors de nous ? Que perçoit-on du réel de l’autre ? Par quels mécanismes des expériences artistiques, sensibles, nous parlent-elles de notre perception du réel ? Ce sont quelques-unes des questions que soulèvent Suzon Magné et Camille Charnay, et autour desquelles elles expérimentent en faisant émerger de nouvelles pièces issues de cette rencontre.

Suzon Magné déploie une poésie visuelle au sein de laquelle le corps fait l’objet de multiples métamorphoses. Il se tord, se fragmente et se recompose, par un jeu d’assemblages et de transparence pour ne finalement laisser qu’une empreinte. Quelle est cette identité que l’on porte à fleur de peau ?

C’est au travers d’un jeu d’aller-retour à l’aiguille ou au crochet qu’elle cherche à appréhender cet épiderme à la fois protecteur et poreux, qui porte les sillons d’une histoire individuelle.

Camille Charnay interroge de façon sensible nos relations au vivant et plus particulièrement aux végétaux. À travers une pratique graphique et photographique qui place au centre la question de l’attention, sa démarche explore les potentialités de la curiosité et les puissances de l’observation en cherchant à étendre l’expérience du côtoiement du vivant ; non pas seulement voir, mais regarder, considérer, opérer des rencontres. En accordant une place majeure au détail, allant parfois jusqu’à brouiller les repères entre les médiums, elle en appelle ainsi à une perception en action, qui ne considère pas le réel comme évident et donné mais qui cherche au contraire activement à aiguiser notre expérience du monde dans toute son étendue, en pensant alors les formes plastiques comme des dispositifs de leviers politiques et poétiques.



Suzon Magné, détail d'une oeuvre textile, 2020

bottom of page